Le gaz naturel est-il une bonne solution pour contrer le changement climatique au Canada?Une nouvelle étude révèle de nombreux problèmes quant à l’expansion de la production de gaz naturel

July 14, 2011

OTTAWA — Certaines des hypothèses avancées par les gouvernements et l'industrie à propos du rôle du gaz naturel dans la lutte aux changements climatiques ne tiennent pas la route selon une étude minutieuse publiée aujourd'hui par la Fondation David Suzuki et l'Institut Pembina.

Dans le rapport Le gaz naturel est-il une bonne solution pour contrer le changement climatique au Canada? l'auteur, Matthew Bramley, conclut que même si le gaz naturel contient moins de carbone que les autres combustibles fossiles, la lutte aux changements climatiques passera par la construction plus lente de nouvelles installations de production de gaz naturel au lieu d'un développement plus rapide.  Le rapport conclut aussi que les gouvernements au Canada doivent faire preuve de beaucoup plus de prudence avant de donner le feu vert au développement de ressources non traditionnelles telles que le gaz de schiste.

« Les modèles économiques démontrent que des politiques efficaces visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre mèneront à une moins grande consommation de gaz naturel, et ce, même à court terme », dit M. Bramley, directeur de la recherche pour l'Institut Pembina. « Les données indiquent clairement que le Canada devrait se concentrer sur des solutions sans émissions, comme l'énergie renouvelable, plutôt que sur le gaz naturel. »

Le Canada est le troisième producteur mondial de gaz naturel. Même si sa production totale a récemment diminué, de nouvelles sources et méthodes d'exploitation de réserves de gaz naturel « non traditionnel », telles le gaz de schiste, ont mené les intervenants des gouvernements et de l'industrie à prétendre que le gaz pourrait jouer le rôle de « combustible de transition » pour initier la réduction à court terme des émissions des gaz à effet de serre responsables des changements climatiques.

« Pour produire la même quantité de combustible, le gaz de schiste nécessite jusqu'à 100 fois plus de sites de forage que le gaz provenant de sources traditionnelles. Le développement récent du gaz de schiste aux États-Unis a eu un impact majeur sur l'environnement », dit Dale Marshall, analyste de politiques en changements climatiques pour la Fondation David Suzuki. « Une production accrue du gaz naturel au Canada créerait une panoplie de problèmes, tout en rendant plus difficile la lutte aux changements climatiques. »

L'étude émet plusieurs recommandations dont :

  • Exiger le captage et le stockage de dioxyde de carbone provenant des nouvelles usines de traitement du gaz naturel;
  • Resserrer la règlementation gouvernementale visant à minimiser les impacts de l'exploitation du gaz naturel sur l'air, l'eau et le sol;
  • Améliorer les évaluations environnementales et les processus de gouvernance;
  • Contraindre les producteurs de l'industrie gazière à rendre publique la composition chimique des fluides utilisés lors de la fracturation des puits de gaz non traditionnel.

L'étude demande aussi aux gouvernements provinciaux d'exiger de l'industrie de la production gazière de se soumettre aux processus normaux d'évaluation environnementale. Actuellement, la plupart des puits de gaz naturel au Canada ne sont pas soumis à ces processus. « Il n'y a aucune raison convaincante pour laquelle le développement du gaz devrait être exempté des normes d'évaluation que les gouvernements jugent nécessaires pour d'autres types de développements industriels », souligne l'étude.

« De toute évidence, la voie à suivre pour les gouvernements est de se doter de politiques mettant l'accent sur l'économie d'énergie et sur les technologies d'énergies renouvelables ayant moins d'impacts sur l'environnement », dit Ian Bruce, spécialiste en changements climatiques pour la Fondation David Suzuki.

En réaffirmant un consensus parmi les environnementalistes, l'industrie et les chercheurs, l'étude indique que la lutte aux changements climatiques nécessite avant tout « un prix sur les émissions de gaz à effet de serre pour l'ensemble de l'économie qui couvre autant de sources que possible, qui sera mis en œuvre aussi tôt que possible, et qui sera établi par un système de plafonnement et échange de droits, une taxe sur le carbone ou les deux. »

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Le rapport complet ainsi qu'un résumé sont disponibles en ligne.

Pour plus de renseignements, joindre :

Nadine Légaré
Agent de communications
Fondation David Suzuki
514-316-4646 ext. 104

Julia Kilpatrick
Responsable des relations avec les médias
Institut Pembina
613-265-5579

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