Le Canada en retard sur les États-Unis dans la lutte aux changements climatiques — plaintes canadiennes injustifiées quant à l'inaction américaine

May 17, 2002

Ottawa — Les initiatives des États-Unis en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre surpassent de loin les efforts du Canada, selon un rapport rendu public aujourd'hui par l'Institut Pembina et le Fonds mondial pour la nature (WWF).

«Les premiers ministres et ministres responsables canadiens ne devraient s'appuyer sur l'inaction américaine pour justifier leur refus de ratifier le Protocole de Kyoto. Même si l'administration Bush a lâché les rênes dans la lutte aux changements climatiques, des États, villes et sociétés américains se rendent aux pressions du public en offrant certaines solutions», a déclaré Katherine Silverthorne, principale responsable des politiques pour le WWF-US, à Washington. «Les États-Unis ne se montrent pas à la hauteur de leurs responsabilités face aux changements climatiques, mais le Canada risque de traîner encore plus loin derrière.»

Le rapport, intitulé A Comparison of Current Government Action on Climate Change in the U.S. and Canada met en parallèle les mesures prises par plusieurs États américains, tels que le New Hampshire, le New Jersey, New York et la Californie, et celles mises de l'avant par cinq provinces canadiennes émettant le plus de gaz à effet de serre. Les mesures comprennent des objectifs et des plafonds d'émissions réglementés, des incitations financières à l'énergie propre, des normes de combustion minimale et de rendement des appareils, la récupération des gaz des décharges et l'appui au transport en commun. Le rapport a également comparé les programmes fédéraux sur les gaz à effet de serre des deux pays.

«Les politiques et les programmes fédéraux et provinciaux du Canada à l'égard des changements climatiques sont beaucoup plus faibles que ceux de leurs équivalents américains», a déclaré Matthew Bramley, Directeur, Changements climatiques à l'Institut Pembina et principal auteur du rapport. «Aucune province n'a mis de l'avant un objectif de réduction, mais le New Jersey l'a fait. L'Oregon, le Massachusetts et le New Hampshire ont de nouvelles lois d'État qui exigent la réduction des émissions de dioxyde de carbone par les centrales électriques, mais aucune province canadienne ne se sont dotées de telles réglementations.»

La recherche de l'Institut Pembina et du WWF a mis en lumière les données suivantes :

  • Trois États ont établi des objectifs de réduction des émissions de CO2 par les centrales électriques; le Canada n'a pris aucune mesure semblable.
  • Les États-Unis ont de l'avance quant aux politiques visant à accroître la part de l'énergie renouvelable. Treize États ont des normes ministérielles d'énergie renouvelable qui exigent des compagnies d'électricité de s'approvisionner en partie de sources propres telles que le vent. BC Hydro et Hydro-Québec ont de modestes exigences pour augmenter la part d'électricité venant de sources renouvelables à faible impact, mais l'Ontario et l'Alberta n'en ont pas.
  • Avec une population neuf fois supérieure à celle du Canada, les États-Unis ont une capacité d'énergie éolienne 20 fois plus grande.
  • L'appui du Canada au transport en commun est très faible en comparaison de celui des États-Unis. Au Canada, l'investissement de capitaux était légèrement inférieur à un milliard de dollars canadiens en 2000, alors que l'État de New York et le gouvernement fédéral américain ont dépensé plus de deux milliards de dollars américains dans la seule région de la ville de New York.
  • Les règlements fédéraux prescrivent la récupération des gaz de décharges dans tous les grands sites d'enfouissement des États-Unis. Au Canada, on ne trouve cette exigence qu'en Ontario, et le Québec suivra sous peu, alors qu'en Colombie-Britannique, elle ne s'applique qu'aux nouveaux sites d'enfouissement.

«Certains États voisins se positionnent habilement. En prenant les devants à l'égard des changements climatiques, ils se donnent un avantage concurrentiel grâce à l'efficacité énergétique et ils rendent leurs villes plus viables grâce à l'amélioration des transports en commun et à la réduction du smog», a précisé Julia Langer, Directrice du Programme international de Conservation au WWF-Canada. «Ottawa, les provinces et les industries devraient cesser leurs jérémiades si peu sincères selon lesquelles Kyoto nous force à devancer les États-Unis, et ratifier le protocole pour ainsi assurer un cadre de travail efficace.»

Au moment où les ministres fédéral et provinciaux de l'énergie et de l'environnement se réuniront à Charlottetown, le mardi 21 mai, pour débattre de la position canadienne à l'égard du Protocole de Kyoto, l'information sur l'approche des États-Unis à l'égard des changements climatiques devraient apaiser les craintes quant à l'influence que pourrait avoir Kyoto sur la compétitivité canadienne dans le marché nord-américain.


La mission de l'Institut Pembina est de mettre en place des solutions holistiques et pratiques pour un monde durable. L'Institut Pembina est une organisation de recherche et d'éducation, indépendante et sans but lucratif, qui favorise la durabilité environnementale, sociale et économique en proposant des solutions pratiques pour les entreprises, les gouvernements, les personnes et les communautés. L'Institut est un chef de file dans la recherche sur les mesures concernant les changements climatiques, les politiques énergétiques, l'économie verte, l'énergie renouvelable et le contrôle environnemental, et offre aussi des programmes éducatifs complets destinés aux institutions comme au grand public.

Le Fonds mondial pour la nature-Canada est un organisme de conservation prééminente qui ?uvre de concert avec les gouvernements, les entreprises et les communautés de tout le Canada depuis 1967, dans le but de conserver les espaces et les espèces sauvages. Aujourd'hui, il compte plus de 60 000 adhérents canadiens. Ayant son siège social à Toronto, le WWF-Canada possède aussi des bureaux à Montréal, Whitehorse et Yellowknife, ainsi que sur les trois côtes: Halifax à l'Est, Prince-Rupert à l'Ouest et Iqaluit au Nord. Il déploie également d'importants efforts de conservation à Cuba. Le WWF-Canada a récemment conclu sa campagne Espaces en danger qui s'est échelonnée sur une période de dix ans et qui a assuré la protection de plus de 1000 nouvelles aires dans l'ensemble du pays.

Pour plus d'information, communiquez avec:

Matthew Bramley, Directeur, Changements climatiques, Institut Pembina
Bureau : 613-235-6288, poste 26
Cellulaire : 613-262-1818

Julia Langer, Programme international, WWF-Canada
Bureau : 416-489-4567, poste 258
Cellulaire (uniquement le 17 mai en soirée, les 18, 19 et 20 mai) : 416-574-1016

Katherine Silverthorne, principale responsable des politiques, WWF-US
Bureau : 202-822-3469

Stephen Johnson, Directeur des communications, WWF-Canada
Bureau : 416-489-4567, poste 254

Susan Viets, Responsable des communications, WWF-Canada
Bureau : 416-489-4567, poste 253

On peut se procurer une copie électronique de A Comparison of Current Government Action on Climate Change in the U.S. and Canada à l'adresse suivante : www.pembina.org ou www.wwf.ca

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